×

Passenaud anticipe la CSRD… et partage son expérience

Passenaud anticipe la CSRD… et partage son expérience

L’Europe souhaite la neutralité carbone d’ici 2050. Dans ce cadre, elle a mis en place la CSRD[1], une directive qui va progressivement imposer à toutes les entreprises le reporting de leurs données extra-financières et qui va constituer un moment charnière dans l’engagement RSE de celles-ci, même les plus petites.

Si le Groupe Passenaud sera concerné par cette obligation en 2026, il n’a pas attendu pour lancer la démarche. Un chantier jugé « révolutionnaire » qu’il est impératif d’anticiper témoigne sa direction. Retour sur les premiers pas d’une ETI vers la CSRD…

Le groupe Passenaud, qui n’avait jamais communiqué sur sa démarche RSE initiée dès 2022, estime que l’obligation de répondre à des critères précis, chiffrés, suivis et communs à tous les européens permettra de passer un cap et de mettre fin au greenwashing.

« La CSRD, c’est un changement d’échelle pour la RSE et l’assurance de faire du vrai, sur des bases chiffrées » tranche Marie-José Yvon Passenaud, co-dirigeante du Groupe.

Pourtant, l’affaire n’est pas simple !

1178 indicateurs sont à mettre en place et à suivre au quotidien, ainsi qu’une analyse de « double matérialité » (impact de l’entreprise sur la société et impact du changement climatique sur l’entreprise), une étude des écarts avec les exigences CSRD, et bien sûr une nouvelle gouvernance, des processus, des outils de reporting, un plan d’actions et un rapport de durabilité annuel audité au même titre que tout rapport financier.

Quoiqu’il en soit, l’entreprise s’y engage. Si elle a toujours inscrit l’économie circulaire et les valeurs de la RSE au cœur de son activité, elle mesure aujourd’hui la croissance des enjeux : obligations réglementaires, pression des clients via les appels d’offres et organismes financiers pour obtenir des prêts, attractivité employeur, etc.

Une démarche progressive

Après avoir réalisé son diagnostic RSE, Passenaud a établi son premier bilan carbone début 2024. Si celui-ci lui a appris que l’entreprise émet 29 000 tonnes de CO2[2] par an soit l’équivalent de 22 % de la population mancelle et que 60% de ses émissions de carbone proviennent du fret utilisé, il faut désormais agir.

Pas simple non plus, tant les sujets peuvent être nombreux et les solutions envisageables multiples et à investiguer (origine et durabilité de chaque solution).

Afin d’avancer concrètement, l’entreprise a défini trois premiers grands « piliers » d’action. Elle a créé un comité de pilotage et 7 groupes de travail pour s’investir dans des domaines aussi variés que les achats, les partenariats, la décarbonation, l’énergie, la préservation, la communication et la prévention sécurité et santé au travail (SST).

« Ici, pas d’actions cosmétiques, nous voulons une implication totale de chacun, concrète et long terme » poursuit la co-dirigeante.

Parmi les priorités d’ici 2026 : renforcer la RSE au cœur de son métier, améliorer la SST, décarboner sa flotte, mettre en place une charte d’achats responsable, fiabiliser les données et acquérir le logiciel métier adéquat pour suivre tous ces indicateurs.

« La CSRD permet de repenser son projet d’entreprise, mais c’est un chantier technique et culturel titanesque, qu’il faut absolument anticiper ».

Prochaine étape : la formalisation du premier bilan RSE du Groupe, en septembre 2024.

[1] CSRD : Corporate Sustainability Reporting Directive

[2] Données mi-2021 à mi-2022

Click to rate this post!
[Total: 1 Average: 5]